samedi, septembre 29, 2007

Grenelle Environnement Phase 2 : vous avez la parole

Grenelle.jpg

Jean-Louis Borloo, N°2 du gouvernement et ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables a présenté hier les résultats de la phase 1 du Grenelle Environnement.

Cette première phase était consacrée au dialogue et à l’élaboration des propositions au sein de 6 groupes de travail, et deux ateliers intergroupes. Chaque groupe était constitués d'ONGs (Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, les Amis de la Terre, la LPO, etc ...), de représentants de l'état, de salariés, d'employeurs, de représentants de collectivités locales et de personnalités morales associées. Une consultation très démocratique dans l'esprit des Accords de Grenelle, négociés en pleine crise de mai 68.

ONGs.jpg

Voici la synthèse de la synthèse de chacun des groupes. Pour plus de détails, cliquez sur les liens.

1. Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie.
Le groupe 1 rappelle la réalité incontestable du changement climatique et de ses impacts ainsi que l’épuisement à venir des ressources fossiles. Le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) estime ainsi entre 1 et 6°C l'élévation de la température moyenne terrestre associée à ce changement climatique d'ici la fin du siècle. L’objectif est de permettre aux générations futures de disposer des ressources dont elles auront besoin pour leur développement. Le groupe de travail estime que dans ce contexte, la France doit se placer dès maintenant sur la trajectoire d’une division par quatre de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, ce qui suppose d’imaginer un modèle de développement totalement différent de celui que nous connaissions jusqu’à présent.

2. Préserver la biodiversité et les ressources naturelles.
Si la crise de la biodiversité est moins connue que celle du climat, les dégâts n’en sont pas moins graves, ni davantage réversibles. Le groupe 2 a adopté un référentiel de 119 mesures en faveur de la biodiversité et des ressources naturelles.

3. Instaurer un environnement respectueux de la santé.
Les impacts sur la santé humaine des dégradations de l’environnement sont pour certains scientifiquement validés, pour d’autres suffisamment documentés pour mériter une action visant à en réduire les risques, pour les derniers enfin soupçonnés, voire encore inconnus, mais potentiellement suffisamment graves pour exiger une vigilance soutenue. Sur la base de ce constat le Groupe 3 propose des actions pour rechercher des convergences scientifiques, une meilleure gouvernance, et un appui aux décisions publiques.

4. Adopter des modes de production et de consommation durables : agriculture, pêche, agroalimentaire, distribution, forêts et usages durables des territoires.
De tous temps l’agriculture a été le fruit d’une interaction forte de l’homme avec son environnement. Depuis le premier humain qui, abandonnant la cueillette, a choisi des espèces alimentaires, des milliers d’années d’apprentissage, de climats et sols différents, de cultures et organisations sociales variées ont construit les agricultures d’aujourd’hui. Plus récemment génétique, agronomie, chimie, et mécanisation ont accéléré cette évolution de façon impressionnante, et provoqué des conséquences importantes sur l’environnement. Il est indispensable d’engager un mouvement de transformation en profondeur de l’ensemble de l’agriculture et de revisiter les bases de l’agriculture conventionnelle, pour concilier les impératifs d’efficacité économique, de robustesse au changement climatique et de réalisme écologique.

5. Construire une démocratie écologique : institutions et gouvernance.
Refonder la politique de l’environnement, placer les préoccupations de long terme et des générations futures au cœur du projet pour notre pays, inventer un nouveau mode de développement fondé sur les opportunités associées aux changements de modes de production et de consommation, nécessitent des politiques appropriées et cohérentes dans tous les domaines : énergie, transports, logement, agriculture, santé ... Ceci requiert des cadres nouveaux d’action et d’élaboration pour ces politiques.

6. Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l’emploi.
Construire un nouvel équilibre vertueux du point de vue économique, environnemental, et social entre les activités de production, de consommation, de recherche-développement, d’innovation et de services en France et en Europe.

7. Atelier intergroupe OGM.
Gros débat sur ce sujet. Le mieux est de lire la synthèse.

8. Atelier intergroupe Déchets.
Qu’il s’agisse des déchets produits par les ménages, les artisans, les commerçants, les entreprises, les agriculteurs ou les collectivités, et qu’ils soient dangereux ou non dangereux, la gestion de nos déchets présente des enjeux majeurs tant au regard d’une limitation à venir des ressources en matières premières et en énergie, que de l’impact environnemental et sanitaire de cette gestion qui doit être réduite.

La phase 1 est donc terminée, et on passe à présent à la phase 2. Vous avez la parole. Pour cela, vous avez jusqu'au 12 octobre pour participer au Forum du Grenelle Environnement

Si l'avenir de notre planète vous intéresse, exprimez-vous !

Pour en savoir plus :
1. Le Grenelle Environnement (site officiel)
2. Le Grenelle de l'environnement (Le Monde)
3. Grenelle phase 1, mise à feu réussie (Libération)
4. Les Français appelés à enrichir le "Grenelle de l'environnement" (L'Express)

Crédit photo : Reuters

samedi, septembre 15, 2007

Le passage du Nord-Ouest est ouvert

passage du nord-ouest

Comme prévu, la banquise arctique continue à fondre à grande vitesse. Et, pour la première fois, le Passage du Nord-Ouest est ouvert : il est libre de glace.

Il est matérialisé en orange sur la photo satellite Envisat ASAR ci-dessus. Comme je l'avais dit à propos de l'effondrement de la banquise d'Ayles, ce passage va permettre la mise en place d'un transit maritime massif entre l'Europe et l'Asie, et la disparition de la faune arctique qui vit dans la région, dont les ours polaires.

Le trait en bleu sur l'image ci-dessus est le Passage du Nord Est, qui est encore partiellement bloqué au niveau de la Sibérie. Mais ce n'est que partie remise.

Northwest passage

En effet, la zone couverte par les glaces en septembre 2007 ne représente que 3 millions de kilomètres carrés. C'est 1 million de kilomètres carrés de moins que les précédents minimas observés en 2005 et 2006.

Sur les dix dernières années, la perte moyenne de banquise arctique a été de 100 000 kilomètres carrés par an. Une chute brutale d'un million de kilomètres carrés en un an confirme le "processus d'avalanche" et l'accélération brutale de la fonte de la calote polaire.

Et ceci va évidemment avoir des répercussions très importantes sur le climat de notre planète.

Pour en savoir plus :
1. Satellites witness lowest Arctic ice coverage in history (ESA)
2. Northwest Passage Nearly Open (NASA - 22 août)
3. Northwest Passage Nearly Open (NASA - 29 août)
4. Passage du Nord-Ouest (Wikipédia)
5. Arctic Sea Ice News Fall 2007 (The National Snow and Ice Data Center)
6. Arctic sea ice 'melts to all-time low' (The Telegraph)
7. La banquise se retrécit (Gaïa - octobre 2005)
8. La banquise arctique va disparaître l'été d'ici 2040 (Gaïa - décembre 2006)

Crédit photos : ESA et NASA

Libellés : ,